Madagascar : la culture sur brûlis en montagne
Ce fléau continue de dévaster la couverture végétale des zones de montagnes les plus fragiles. Des récoltes peu satisfaisantes sont escomptées au détriment des espèces endémiques qui font la richesse des régions.
Le cycle de la dégradation écologique
Culture sur brûlis, cette technique consiste à faucher tout le périmètre qu’on sera en mesure de cultiver dans la saison, puis de le nettoyer par le feu. L’argument avancé est que la cendre constitue un engrais pour la culture. A l’issue de cette première saison, la récolte est effectivement importante, ce qui tend à conforter les paysans dans leur théorie de la cendre-engrais. En fait, ils exploitent la couche humifère qui se trouvait sous la végétation et son potentiel productif.
Aux prochaines saisons, ce potentiel aura exporté de plus en plus de nutriments, d’autant plus que la terre, mise à nu, sera de plus en plus facilement érodée, notamment si le champ se trouve sur une pente escarpée. Le rendement s’en trouvera de plus en plus diminué et le paysan défrichera à côté pour le retrouver. La terre retrouvera tant bien que mal une verdure bien plus dégradée que celle du départ au bout de quelques années. Un nouveau paysan arrivera alors. Il nettoiera le terrain et le cycle va recommencer, à un niveau plus bas de la conservation écologique.
Une solution : fixer l’exploitant
Comment freiner le phénomène ? La simple théorie de sensibilisation et de formation sera rarement efficace dans la mesure où l’action touche au revenu direct du paysan, ce qui le rend sourd à tout autre raisonnement qui ne lui prouve pas pratiquement qu’il y gagne. Un appui au nivellement du terrain selon les courbes de niveau, couplé à un effort important de fourniture d’engrais lui rendront la tâche moins ardue tout en sauvegardant sa récolte.
En tout cas, un effort de changement de pratique est urgent sous peine de rendre le pays complètement stérile.